Le « sweat equity » (lire la définition de Wikipédia), l’apport de compétences en français, est un modèle entrepreneurial qui permet d’associer avec un ou des fondateurs de startup riches d’expériences, une jeune entreprise innovante. Découvrez ce modèle à travers l’expérience de Raphaël Devreker et l’une des dernières pépites incubées chez ITerra : Terres de Talents.
Qui est Raphaël Devreker ?
Parisien de souche, Raphaël est arrivé dans l’Oise en 2020. Il aime se décrire comme un entrepreneur international qui adore les grandes métropoles telles que Paris, Bruxelles et Londres. Travailler avec lui, c’est travailler avec un homme qui apporte avec lui, tout un bagage culturel lié à son expérience de startupeur urbain.
Entrepreneur depuis plus de vingt ans, il est le co-CEO de la startup The Photo Academy (une plateforme codée par wexample.com, alumni de ITerra) pour laquelle il a fait quatre levées de fonds.
Il est aussi « Advisor, Board Member » (conseiller, membre du conseil d’administration) pour les sociétés :
👉 mojoe.io (Bruxelles) ;
👉 Aircosystem.fr (France) ;
👉 ID11, un studio de startup basé à Londres qui a lancé 13 sociétés en 2017 ;
👉 et dernièrement une entreprise incubée chez ITerra : Terres de Talents.
Actions bénévoles : allier l’amour de la tech avec celui de l’entrepreneuriat
Comme beaucoup de passionnés, Raphaël est très impliqué dans l’écosystème entrepreneurial du territoire, et ne compte pas son temps pour rendre service aux futurs créateurs d’entreprises. Il est :
👉 membre du bureau French Tech au territoire Hauts de France Sud ;
👉 membre du comité de sélection du FRI pour HDFID ;
👉 membre du comité de financement d’incubateur comme Wilco (Paris) ;
👉 et propose des consultations gratuites pour les étudiants.
Mentoring pour ITerra
Il fait partie de la belle brochette d’experts que ITerra a su sélectionner pour accompagner ses entreprises en incubation et accélération. Son expérience sur la levée de fonds fait de Raphaël un allié de choix pour tous les entrepreneurs qui se retrouvent face à cette problématique. « Quand dois-je lever ? Est-ce le bon moment ? Comment procède-t-on ? Vers qui dois-je m’adresser ? Est-ce que la levée de fonds est adaptée à mon projet ? ». Une ribambelle de questions qui seront soulevées à travers des ateliers ou des entretiens individuels définis selon les besoins des porteurs de projet.
Activités de consulting
Associé à toutes ses activités de mentoring au sein des incubateurs, Raphaël travaille au service de families offices (gestionnaire de grande fortune) et de fonds d’investissement, pour proposer son analyse en « innovation ».
Il est également associé minoritaire et investisseur dans un bon nombre d’entreprises. Du temps et de la sueur, c’est sur le modèle du « Sweat equity » qu’il propose ses services. C’est justement la proposition qui va séduire les deux fondateurs de Terres de Talents : Pierre-Joseph Leveque et Thibault Demeestère.
Terres de Talents, un projet innovant, ambitieux et très prometteur
Terres de Talents, ce n’est ni plus ni moins qu’un immense hommage rendu à tous nos producteurs français. Pour beaucoup de consommateurs, ce sera le magasin idéal pour aller faire ses courses, car ils pourront enfin bénéficier de tous les services d’un supermarché classique et de la certitude que l’ensemble de leurs achats sera 100 % local et équitable.
Côté producteurs, Terres de Talents propose une véritable alternative pour les aider à vendre leurs produits à un juste prix, de façon à rendre plus abordable une alimentation responsable.
D’ici début 2023, Terres de Talents ouvrira bientôt les portes de son premier magasin à Saint-Quentin. 280 m², un chiffre d’affaires estimé entre 500 000 € et 1 000 000 € pour la première année et la création d’un à deux emplois. Un début extrêmement prometteur pour Pierre-Joseph et Thibault qui souhaitent à l’avenir ouvrir plusieurs magasins.
L’univers de l’agriculture étant très éloigné de celui de Raphaël, « je n’ai pas d’insights sur ce business », pourquoi ces deux ingénieurs ont-ils eu l’envie, un jour, de s’associer avec lui ? Selon Raphaël, « il faut qu’il y ai un bon fit » ! En d’autres termes, c’est la rencontre qui fait tout.
La rencontre avec Terres de Talents
Cette histoire commence simplement lors d’un événement organisé par ITerra. Raphaël laisse traîner une oreille par ici et par là, tout disposé aux rencontres. Lorsqu’il repère un projet qui lui semble prometteur, il lance un simple appel. La main est tendue avec une extrême générosité, charge au porteur de la prendre ou non.
Et c’est ce qu’ont fait Pierre-Joseph et Thibault. Très rapidement, les deux parties s’accordent pour créer une association basée sur le « sweat equity », qui permet l’échange de services et d’expertises contre des actions de l’entreprise. Raphaël reste minoritaire, mais son implication va très rapidement devenir quasi quotidienne.
Le « sweat equity », un modèle idéal pour les mentors qui aiment mettre les mains dans le cambouis
Lorsque Terres de Talents arrive chez ITerra, ce projet a déjà une certaine maturité. Pierre-Joseph et Thibault sont très entourés par les amis et la famille pouvant les soutenir et leur apporter de très précieuses compétences. L’arrivée de Raphaël ne va pas bousculer leurs idées ou leur vision, mais apportera une certaine cadence et les outils nécessaires pour la suivre.
Ainsi « le board » (le principal organe de direction d’une société, incluant ses investisseurs) est devenu un des éléments centraux du projet pour permettre de réceptionner, de trier et de prioriser les idées rapidement et d’installer la culture du « reporting » (rapport d’activité en français).
Au final, les fondateurs gardent leur marge d’action, et prennent sur eux la responsabilité de suivre ou non les recommandations. Raphaël est partie prenante, et non décisionnaire.
La culture startup au service du projet
Dans cette association, l’apport de la culture startup de Raphaël, fut vraiment le bienvenu. C’est une chose d’ouvrir un magasin ; que celui-ci ait du succès et qu’il paie bien ses salariés, c’en est une autre. Mais l’objectif pour Terres de Talents c’est qu’il soit bien managé sans eux, pour pouvoir en ouvrir d’autres.
Fort de son expérience avec The Photo Academy qui, au plus fort de sa croissance, gérait une quinzaine de personnes entre Paris, Bruxelles, Montréal et Mexico, Raphaël apporte un véritable savoir-faire RH et toute une batterie d’outils associés.
Savoir gérer des personnes, les former, réaliser des reportings, savoir prendre des décisions rapidement, pouvoir gérer ses données… Mettre ainsi en application toutes ses connaissances au service de l’entreprise pour la rendre la plus efficace possible en un temps record : voilà une bonne façon de résumer la mission de Raphaël.
S’associer à un fondateur de startup pour éviter les erreurs
« Je ne crois pas du tout au fameux : embrace failure ».
L’« embrace failure » (l’acceptation de l’échec en français) est un concept notoire gravitant autour de l’univers des startup, célébrant l’échec comme une méthode d’apprentissage. Selon Raphaël, nous faisons des erreurs, c’est certain ; sans doute sera-t-il difficile de les éviter. Mais il est essentiel d’en faire le moins possible.
« Aujourd’hui, nous n’avons plus le temps de faire des erreurs pour apprendre. Nous en avons encore moins pour les faire deux fois ».
(Pour en savoir plus sur l’« embrace failure », consulter cet article : This Is What It Means to Embrace Failure du blog Entrepreneur.com).
Associé, mais pas business angel
Un business angel va apporter des fonds, parfois son expérience. Mais il n’aura pas toujours le temps de s’impliquer au quotidien dans les entreprises qu’il soutient. C’est exactement le contraire du modèle « sweat equity ». Se situant entre l’entrepreneuriat et l’investissement classique, cette formule permet aux startupeurs de s’investir à moindre coût dans de nouveaux projets. Le seul risque étant pour eux la perte de temps.
Le « sweat equity » est parfaitement adapté aux jeunes entreprises en quête d’expériences chevronnées et aux startupeurs en quête d’action.
Plus qu’un mentor, un actif
S’associer à un ou des fondateurs apporte un message extrêmement valorisable à tous les interlocuteurs financiers comme les banques et acteurs liés aux subventions.
« Je suis un associé, mais je peux aussi être présenté comme un investisseur ».
Associés et investisseurs peuvent être présentés de la même manière à ceci près que l’investisseur peut rester silencieux et n’apparaître qu’une fois par an à l’Assemblée Générale Ordinaire.
En période de levée des fonds, l’entreprise pourra valoriser ses associés en tant qu’actifs. Ils serviront d’arguments, car ils sont déjà installés dans la table de capitalisation. Si une entreprise fédère des startupeurs fondateurs, il n’y a pas de raison qu’elle n’arrive pas à convaincre des business angels, et plus tard des fonds d’investissements publics ou privés.
Le « sweat equity », un modèle scalable ?
Avec les années, Raphaël a bien évidement peaufiné ses process pour permettre d’apporter des compétences clairement identifiées, qui reposent notamment sur la state financière :
👉 la gestion de trésorier,
👉 le suivi de business plan,
👉 la levée de fonds,
👉 et toute son expérience RH.
L’important dans ce type d’association, est de trouver des axes forts de complémentarité et de mettre en place des process très structurants. Sans process, sans une grande réflexion sur la bonne manière de capitaliser sur les informations et les différents échanges, l’entreprise pourrait ne pas profiter du haut potentiel du « sweat equity ».
Est-ce que ce modèle est fait pour vous ?
Si cette expérience vous semble intéressante pour votre projet, sachez que Raphaël est toujours à la recherche de nouveaux projets. Sans aucun domaine de prédilection, la seule chose qui compte c’est d’avoir « un bon timing » et « un bon fit ». En gros : l’envie de travailler ensemble.
« Ensemble, on se donne une meilleure chance de ne pas échouer. On vise le succès et la qualité de l’aventure. Du bonheur intérieur brut, et non pas que du produit intérieur brut. Mettons de côté l’efficacité business comme étant un prérequis, et faisons des boites kiffantes. Tout le monde en sortira plus heureux, y compris les salariés ».
Raphaël Devreker
Conclusion
Si ce modèle vous plait et que vous souhaitez avoir davantage d’informations, n’hésitez pas à vous rapprocher de la team ITerra qui saura vous aiguiller et vous aider à vous connecter avec la bonne personne. Merci pour cette lecture et n’hésitez à faire partager à toute la communauté vos impressions en laissant un commentaire !